Interview d’Olivia Fraigneau, INTERNE EN MÉdecine d’URGENCE


Quelques semaines avant la fin de son mandat à la présidence de l’ISNI, Olivia Fraigneau nous parle des difficultés des internes…

« Chez les nouvelles générations, c’est certain qu’il y a une volonté de ne plus donner sa vie au travail. Ce n’est plus compatible avec la société, la vie familiale et sociale à laquelle tout le monde aspire. »

Olivia Fraigneau

Le parcours et l’énergie débordante d’Olivia Fraigneau sont intimement liés à ses engagements professionnels et militants. En 2022, elle est élue Présidente de l’Intersyndicale Nationale des Internes après avoir été elle-même victime d’un burn-out lors de son internat… Nous avons recueilli son témoignage, quelques semaines avant la fin de son mandat, dans le cadre de la préparation de notre nouvelle plateforme « Coup de Blouse » sur les risques psychosociaux à l’hôpital.

Quel est votre parcours ?

J’ai passé les ECN en 2019 à Amiens, j’ai ensuite choisi Paris pour l’internat. Je me suis toujours investie dans le secteur associatif et la représentation syndicale durant mes études de médecine. J’ai donc postulé pour rejoindre le bureau national de l’Association des Jeunes Médecins Urgentistes car ma spécialité étant « jeune », elle est assez méconnue et souffre de nombreux stéréotypes contre lesquels j’avais envie de lutter. Je souhaitais contribuer à montrer que la médecine d’urgence pouvait être vraiment un choix de carrière ! L’association étant membre du réseau de l’ISNI, j’ai participé aux assemblées générales de l’intersyndicale pour me former et pour représenter la voix des urgentistes. J’ai alors commencé à prendre une part active dans la construction de certains projets de l’ISNI puis j’ai déposé ma candidature pour devenir présidente sur le mandat 2022-2023. J’ai vécu mon internat comme tout le monde et je l’incarnais lors de la candidature ; c’était important pour moi de rester connectée avec la réalité de ce qu’est l’internat, afin de pouvoir continuer à en parler…

« Les internes représentent une part de plus en plus importante du nombre de médecins actifs dans les hôpitaux, mais il y a toujours moins de moyens sur le plan administratif ou médical. »

Olivia Fraigneau

Vous avez été vous-même victime d’un burn-out ?

J’ai fait un burn-out à la fin de mon troisième trimestre d’internat et j’ai été arrêtée pendant 3 semaines. Ce n’était pas une époque évidente. D’abord, il a fallu reconnaître que ça n’allait pas… J’avais une réelle incapacité physique à sortir de mon lit, je ne sortais plus de chez moi en dehors du travail, alors que j’avais justement choisi Paris pour profiter de la vie culturelle. C’était vraiment lié aux conditions de travail : à l’époque, j’étais à l’hôpital en continu ! J’ai mis beaucoup de temps à comprendre l’impact que cela avait sur moi, que ce n’était pas normal d’aller aussi mal et que j’avais des pensées suicidaires que je n’interprétais même pas comme telles. Heureusement, j’étais très bien entourée et il y a eu des gens qui ont su voir que ce n’était pas juste de la fatigue et m’ont aidé à me faire accepter qu’il fallait que j’aille consulter. Je l’ai d’abord vécu comme un échec. Ensuite, la situation m’a mise profondément en colère car elle brisait quelque chose auquel je tenais depuis tant d’années. J’étais très en colère contre les institutions, l’hôpital, mes chefs, et même mes co-internes car on entretient beaucoup de situations dramatiques…

Est-ce que l’internat favorise le burn-out ou cela remonte-t-il à encore plus loin ?

C’est compliqué et, d’une façon générale, on voit beaucoup d’internes qui vont mal sur le plan psychologique. Je dirais que les facteurs du burn-out existent pendant de nombreuses années et s’installent vraisemblablement dès les études de médecine. On augmente notre seuil de tolérance d’années en années, sur ce qu’on est capable de supporter. Lorsqu’on arrive en deuxième année d’internat, on est persuadé que cela va être plus simple, qu’on est enfin médecin, qu’on n’a plus de cours… Mais ce n’est pas vrai : les cours ne sont pas finis et il y a aussi la thèse qui peut représenter jusqu’à 90 heures de travail par semaine ! Il y a aussi une différence majeure sur le rôle qu’on a avant et après, car on passe vraiment d’une position d’étudiant(e) à professionnel(le) de santé. La pression n’est pas la même, mais on se rend compte que ce n’est pas mieux et qu’on est reparti pour au moins 4 à 6 ans, en plus des études. Or, personne ne peut tenir 10 ans dans les conditions qu’on nous fait vivre. C’est impossible quand on sait, entre autres, que 9 internes sur 10 se font harceler sur le lieu de travail et qu’un quart déclare avoir des idées suicidaires…

Selon vous, est-ce que la situation s’aggrave ou est-ce qu’on en parle simplement davantage ?

C’est certain qu’on a levé le tabou sur le sujet, il y a un effet « tsunami » qui donne forcément l’impression, de l’extérieur, que les choses empirent. On n’en parlait pas jusque-là, et là, on en parle en continu… Ceci dit, la situation s’aggrave aussi réellement dans les faits. À l’échelle de l’ISNI, par exemple, le nombre de sollicitations quotidiennes a augmenté de façon exponentielle sur des sujets de démission, de réorientation ou de transfert de dossier à l’étranger.  Nous portons plainte aussi, de plus en plus, contre les harceleurs au travail et les agresseurs ; même si, pour le moment, aucune affaire n’est allée en audience, toutes ont donné lieu à l’ouverture d’une enquête, ce qui est déjà une victoire car plusieurs responsables ont été relevés de leur fonction de chef de service. Concernant la santé mentale des internes, les choses ne peuvent qu’empirer car la situation à l’hôpital continue de se dégrader. Les internes représentent une part de plus en plus importante du nombre de médecins actifs dans les hôpitaux, mais il y a toujours moins de moyens sur le plan administratif ou médical. On est dans un contexte où la population augmente et vieillit : alors que Ia charge de travail est plus importante, l’aide et le financement le sont toujours moins. 

Pensez-vous que les nouvelles générations vont pouvoir faire évoluer le système ?

Il y en a qui luttent contre ce système et ses dérives. Mais on assiste également à un « biais du survivant » à l’hôpital. Pour les gens qui se sont battus pour avoir leur poste, pour devenir chef de service ou universitaire, il faut vraiment le vouloir et accepter de subir des conditions dégradantes, parfois humiliantes, souvent pendant plus de dix ans. Il y a quelques rares exceptions qui vont lutter contre ça, parfois au péril de leur propre vie, car on assiste également à des cas de suicides chez les universitaires… Chez les nouvelles générations, c’est certain qu’il y a une volonté de ne plus donner sa vie au travail. Ce n’est plus compatible avec la société, la vie familiale et sociale à laquelle tout le monde aspire. Et puis, qu’on se le dise, ce n’est pas agréable de travailler 90 heures à l’hôpital ! Il n’y a plus de personnel, les locaux sont souvent vétustes et les médecins sont censés se reposer dans des espaces parfois très dégradés… Ca devient une aberration, au même titre que les ruptures de médicaments ou de matériels !

Je suis un(e) interne et j’ai un souci, que dois-je faire ? 

On peut écrire directement à l’ISNI, qui dispose de plusieurs permanents et d’un juriste. Nous pouvons ainsi orienter les internes concernés vers les syndicats locaux, voire les aider pour construire des plaintes ou des dossiers selon que la situation relève du pénal, du code de la déontologie, ou autre. Dans une situation problématique, l’urgence va être de sortir l’interne de son terrain de stage et lui permettre de continuer sa formation ailleurs, dans l’optique de ne pas le laisser là où il se fait harceler. Ensuite, on s’organise avec le syndicat local pour récupérer le témoignage, car il connaît mieux les personnes et l’écosystème dans lequel les choses se passent et évoluent. L’ISNI intervient lorsque les syndicats ne sont pas en capacité de faire cela — car ce n’est pas toujours évident de recevoir et traiter le témoignage de dizaines d’internes en difficulté. Il y a ensuite le signalement à faire et la construction du dossier, à partir des entretiens avec les internes concernés et parfois avec l’intervention de notre avocate pénaliste lorsque les faits l’exigent.

À l’échelle des syndicats locaux, il y a des structures d’aide pour les internes en situation de détresse psychologique, qui vont pouvoir les conseiller ou les réorienter vers des professionnels. Dans chaque syndicat du réseau, on a des lignes dédiées avec des contacts qui sont complètement indépendants et tous les échanges se font dans un environnement strictement confidentiel. S’il y avait la moindre fuite, la structure de soutien serait attaquable sur le plan pénal et au regard du secret médical. Lorsque des drames surviennent, c’est-à-dire des suicides, l’ISNI a pris le parti de faire systématiquement un signalement au procureur, afin que cela entraîne l’ouverture d’une enquête.

Rendez-vous, dès la 1ère quinzaine d’octobre, sur coupdeblouse.org, la première plateforme sur la souffrance au travail dédiée aux internes, praticiens et pharmaciens hospitaliers, créée par l’APPA.

Renforcement de la lutte contre le harcèlement scolaire : nouvelles mesures en vue


Le ministère de l’Éducation nationale a annoncé de nouvelles mesures pour prévenir et traiter plus efficacement le harcèlement scolaire.


Le harcèlement scolaire, qu’il soit physique, verbal ou psychologique, est considéré comme un délit depuis la loi du 2 mars 2022.

Le programme pHARe, qui vise à prévenir le harcèlement et le cyber-harcèlement, sera étendu aux lycées à partir de la rentrée 2023. L’objectif est d’impliquer 100 % des écoles et collèges dans ce programme.

Les numéros d’urgence 3018 et 3020 utilisés dans le cadre du programme seront désormais systématiquement communiqués dans les carnets de correspondance les supports de communication numériques des établissements pour une meilleure visibilité.

Tous les personnels seront formés à la lutte contre le harcèlement scolaire, en commençant par la formation des professeurs stagiaires, intégrée aux Instituts Nationaux Supérieurs du Professorat et de l’Éducation (INSPE) et aux Écoles Académiques de la Formation Continue (EAFC).

Pour le premier degré, où il n’existe actuellement aucune mesure disciplinaire (contrairement au second degré), toutefois, des nouvelles mesures sont prévues :

  • Au premier niveau, l’équipe éducative, les élèves et les parents travaillent ensemble pour résoudre la situation.
  • Au deuxième niveau, si le harcèlement persiste malgré une tentative de conciliation, une équipe départementale d’intervention peut être sollicitée, avec la participation de psychologues de l’éducation nationale et de personnels de santé.
  • Au troisième niveau, si l’auteur du harcèlement représente une menace grave pour la sécurité ou la santé des autres élèves, il peut être transféré dans une autre école sans nécessiter l’accord des représentants légaux. Le code de l’Éducation sera modifié pour autoriser cette mesure, sous réserve de l’accord du maire de la commune concernée pour la scolarisation dans la nouvelle école.

Rappel des numéros à contacter en cas de harcèlement :

3020 : numéro d’écoute et de prise en charge au service des familles et des victimes
(ouvert du lundi au vendredi de 9h à 20h et le samedi de 9h à 18h, sauf les jours fériés).

3018 : ligne d’appel nationale des situations de cyberharcèlement
(gratuit, anonyme, confidentiel, ouvert du lundi au vendredi de 9h à 20h).

L’application 3018 : un nouveau point d’entrée pour signaler toute situation de cyberharcèlement pour une prise en charge rapide
(tchat, questionnaire, fiches pratiques et possibilité de stockage des preuves).

Application disponible sur les plateformes iOS et Google Play.

Amateurs de sports à risques, pratiquez votre passion en toute tranquillité d’esprit !


Vous pratiquez un sport à sensations, vous avez besoin d’une forte dose d’adrénaline, mais avez-vous pensé à votre sécurité financière en cas d’accident ?


Amateurs de sports à risques, pratiquez votre passion en toute tranquillité !

Que vous soyez passionné(e) de parapente, d’alpinisme, de plongée sous-marine, de sports automobiles ou de combat, ou de tout autre sport à risque, nous sommes là pour vous.

Découvrez comment les contrats APPA à destination des praticiens hospitaliers, des praticiens hospitalo-universitaires et des médecins libéraux en formule 6 (hors contrats Internes) vous permettent de vivre votre aventure en toute tranquillité en cas d’accident :

LES FRAIS MÉDICAUX :

Le contrat santé couvre les dépenses médicales liées à l’accident, y compris les hospitalisations, les chirurgies, et les soins spécialisés grâce à des garanties protectrices et renforcées.

LARRÊT DE TRAVAIL / INVALIDITÉ :

Avec les contrats APPA, en cas d’arrêt de travail ou d’invaliditéun complément de salaire est versé jusqu’à votre reprise d’activité :

  • Dès la perte de vos émoluments hospitaliers
  • Dès le 15ème jours concernant vos revenus complémentaires (gardes, astreintes, primes et indemnités …)

À noter que beaucoup d’organismes assureurs exclus de leurs contrats de prévoyance l’ensemble des risques liés aux sports extrêmes.

LE DÉCÈS :

Parce qu’il faut aussi prévoir le pire, vous bénéficiez d’une protection financière pour votre famille en cas de décès accidentel.

Pensez à vérifier votre niveau de garanties concernant les garanties décès, proposées par vos contrats APPA et si nécessaire à les faire évoluer.

Les équipes BESSE, expertes de la protection sociale hospitalière pourront vous accompagner, vous apporter leur expertise et vous conseiller sur une protection adaptée à vos besoins.

Les équipes BESSE sont à votre écoute au 09 69 36 37 10.

SPH : résultats de l’enquête attractivité pénibilité


Dans le cadre de sa politique de prévention en santé des praticiens, l’APPA a été très attentive à une récente publication consacrée à l’attractivité et la pénibilité de l’exercice des psychiatres à l’hôpital public, diffusée en mai 2023 sur le site du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux.


Les Dr Soazic Peden et Pierre-François Godet ont coordonné en février 2023 une enquête sans précédent sur la perception de leur quotidien professionnel par les psychiatres de service public.

Un questionnaire anonyme de 46 questions a été proposé aux volontaires afin de cerner les facteurs d’attractivité ou de démotivation, et aussi de recenser les leviers d’évolution qui pourraient être déclinés dans les établissements.

Les auteurs ont reçu 1 168 réponses dont 1 086 de psychiatres dont l’exercice est varié :  psychiatrie générale, psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, psychiatrie en milieu carcéral.

Ces praticiens appartiennent de façon représentative aux différents types d’établissements (CH, CHU, EPSM, ESPIC…), et dans différentes régions de l’ensemble du territoire.

Le questionnaire a été renseigné par près d’un Psychiatre Hospitalier sur cinq, montrant la grande sensibilité des collègues à la reconnaissance de leurs conditions spécifiques d’exercice.

L’âge moyen du répondant est de 46,5 ans et ce sont majoritairement des femmes. La moyenne de la quotité de temps de travail est de 90 %.

Les répondants exercent pour la plupart des fonctions institutionnelles et sont, pour plus de la moitié, responsables d’unité fonctionnelle.

L’activité principale concerne majoritairement les soins en hospitalisation complète et en Centre Médico Psychologique (CMP).

Satisfaction versus insatisfaction de l’exercice professionnel

Les répondants sont dans l’ensemble satisfaits de leur activité professionnelle, avec une note moyenne de 5,7/10.

Les praticiens sont particulièrement intéressés par leur cœur de métier :  l’activité clinique de soins et le travail d’équipe.

Mais il faut souligner que sur 1 146 répondants, ils sont 200 à éprouver une insatisfaction importante (de 0 à 3/10), soit 17,46%.

Alors, où se situent l’attractivité et la pénibilité dans l’exercice professionnel ?

Ils se disent peu satisfaits par l’exercice des tâches administratives, notamment du temps imparti à la cotation de leur activité et à la rédaction des différents certificats de soins sans consentement.

Les activités institutionnelles ne suscitent pas plus de satisfaction dans leur pratique.

L’activité d’expertise apparait toujours aussi peu attractive.

Les activités d’enseignement et les activités d’intérêt général sont cependant, source de satisfaction.

Les facteurs de pénibilité portent surtout sur la permanence des soins en établissement, les soins sans consentement, la surcharge permanente de travail corrélée avec le manque de personnel et moyens, enfin la problématique de la gouvernance hospitalière.

La permanence des soins est le plus souvent assurée par l’ensemble des praticiens de l’établissement, avec pour certains établissements la nécessité de faire appel à d’autres dispositifs comme la solidarité territoriale, les praticiens intérimaires etc.

Les auteurs notent : « L’absence d’espace d’apaisement, de chambres dédiées pour les mesures d’isolement ou de contention, signe d’insuffisance de moyens et des contraintes paradoxales dans lesquelles les praticiens sont piégés, participant à des soins dégradés, interrogeant leur responsabilité médicolégale et aggravant la pénibilité. »

Les équipes médicales apparaissent instables, fragiles : avec près de 25 % des répondants sans praticien titulaire dans leur service, un tiers avec un praticien titulaire non remplacé en arrêt depuis plus d’un mois et trois quarts des répondants avec un ou des postes vacants non pourvus dans leur service.

Ces questions de démographie médicale posent des problèmes de cohésion d’équipe et de connaissance des patients. Ils impactent aussi nécessairement la permanence des soins, les possibilités de repos de garde et de récupération, l’exercice des droits aux congés, la formation…

Beaucoup ne se réunissent pas ou très peu en collège médical.

L’organisation de la permanence des soins repose parfois sur très peu de praticiens

L’accès aux formations apparait limité, et dans certains cas, impossible.

Ne pas pouvoir répondre aux attentes de formation, c’est mettre en insécurité patients et professionnels, et amplifier la pénibilité et le manque d’attractivité de la profession.

Le dispositif statutaire des Activités d’Intérêt Général (AIG) peut participer à l’attractivité de l’exercice. Il enrichit la qualité des soins hospitaliers d’une part et médicosociaux d’autre part avec le travail en réseau et de partenariat. Il apparait peu utilisé, mal connu, et peu soutenu par les directions.

Les semaines des praticiens sont chargées, avec une moyenne estimée à 44 heures dans le service, auxquelles s’ajoute du travail au domicile.

Les répondants sont en difficulté pour poser les repos de lendemain de garde, récupérer après une astreinte dérangée en nuit profonde, poser les Congés Annuels (un quart des répondants), RTT (un tiers des répondants), Congés Formations (près de la moitié des répondants !), et même les arrêts maladies…

« Ces difficultés, combinées aux problèmes de démographie médicale, aux obligations de permanence des soins… participent de la pénibilité et doivent être reconnues comme des risques psychosociaux majeurs. »

Si la reconnaissance de la profession par les équipes soignantes, les patients et leurs familles est bien perçue par les praticiens, elle leur apparait nettement insuffisante de la part des politiques, du ministère, des ARS et des préfectures…

Les auteurs concluent que pour lutter contre la pénibilité et favoriser l’attractivité, il apparait que les besoins sont multiples.

On retrouve en premier lieu le financement de la psychiatrie, et l’obligation d’un équipement minimum de base en ressources humaines, moyens architecturaux et équipement informatique, une évolution de la gouvernance hospitalière, un renforcement de la formation à la psychiatrie…

Les psychiatres travaillent beaucoup, dans des conditions souvent dégradées, et leur travail doit être reconnu et valorisé. L’employeur se doit de prévenir les risques psychosociaux et mieux gérer ses ressources humaines qui sont le premier outil de soin. Des efforts sont indispensables pour favoriser l’attractivité et diminuer la pénibilité de l’exercice des psychiatres de service public.

Coup de Blouse


Les sujets du burn-out et de la souffrance au travail sont au cœur

des préoccupations de l’APPA depuis plusieurs années.


Dédiée aux praticiens hospitaliers et aux titulaires, cette nouvelle plateforme leur proposera :

– des informations,
– des outils,
– une série de podcast,
– des contacts utiles pour les aider, ainsi que leurs proches, à prévenir ou affronter une situation à risque.

La souffrance au travail à l’hôpital est un sujet complexe, protéiforme, liée à des situations professionnelles et personnelles spécifiques.

Chaque cas est particulier mais tous les spécialistes du sujet et les victimes partagent le même constat : il est essentiel d’en parler et de libérer la parole, même si cela révèle des réalités difficiles, parfois insupportables, qui peuvent remettre en cause des vocations, des carrières et des piliers du modèle hospitalier français.

Avec sa plateforme « Coup de blouse », l’APPA assume son devoir de vérité pour protéger davantage les praticiens et les titulaires, tout en participant, à son échelle, à la prise de conscience et à l’espoir de changements.

Voici, en exclusivité le lien d’accès à la plateforme https://coupdeblouse.org/.

Les contenus seront disponibles dès la 1ère quinzaine d’octobre alors un conseil : restez bien attentifs à vos emails pour être informé(e) de la date exacte de leur mise en ligne.

Libérer du temps pour les soins médicaux en réduisant les tâches administratives


Le précédent ministre de la Santé, François Braun, a annoncé la mise en place d’une série de quinze mesures visant à réduire les tâches administratives des professionnels de la santé.


L’objectif principal de ces mesures, en accord avec les orientations présidentielles, est de permettre aux professionnels de consacrer davantage de temps à la pratique médicale. Les simplifications prévues seront mises en œuvre dès le début de l’année 2024.

En collaboration avec les médecins, l’Assurance maladie travaillera pour établir une solution de transmission dématérialisée des pièces justificatives d’ici la fin de l’année 2023, afin de parvenir à un processus sans papier. De plus, l’application carte vitale sur smartphone sera progressivement déployée à partir de cette année, fournissant aux médecins libéraux des outils dématérialisés pour faciliter leurs démarches administratives.

Des mesures seront également prises pour simplifier la gestion administrative des patients atteints d’Affections de Longue Durée (ALD) et réduire les sollicitations inutiles pour les médecins libéraux. Certaines maladies incurables bénéficieront d’une reconnaissance ALD « à vie », et des efforts seront faits pour mieux anticiper les fins de droits à l’ALD et renforcer la dématérialisation des procédures de gestion. En parallèle, des outils numériques seront intégrés à la pratique médicale quotidienne, accompagnés d’un soutien accru aux médecins libéraux, afin de faciliter les échanges avec l’Assurance maladie et rendre leurs services médicaux plus accessibles.

L’ancien ministre de la Santé s’était engagé à clarifier les règles concernant les demandes de certificat médical, afin de réduire l’écart entre la réglementation et la pratique actuelle. Selon les résultats de la mission, les médecins consacrent en moyenne entre 1h30 et 2 heures chaque semaine à ces demandes.

Un point d’entrée unique sera créé sur le site service-public.fr, regroupant toutes les informations actualisées sur les demandes de certificats médicaux, à disposition des patients et des médecins. Cette initiative sera mise en place d’ici l’été. Enfin, des campagnes d’information régulières seront lancées pour sensibiliser les patients et les institutions à l’inutilité de certains certificats médicaux.

Redécouvrez l’interview du Dr Ghada HATEM-GANTZER, fondatrice de la Maison des Femmes


A l’été 2016, le Dr. Ghada HATEM-GANTZER, gynécologue au Centre Hospitalier Delafontaine, à Saint-Denis, supervisait l’ouverture de la première Maison des Femmes : un modèle de lieu innovant et pluridisciplinaire, dédié à la santé des femmes, qui a été dupliqué depuis dans plusieurs hôpitaux sur l’ensemble du territoire…


La Maison permet d’accueillir les femmes, d’évaluer leur santé physique et psychique, de produire des certificats médicaux, d’offrir des services ou des conseils sur le plan administratif et judiciaire.

Quelle est l’origine de la Maison des femmes ?

En 2011, j’ai pris la direction médicale de la maternité de Saint-Denis, ce qui constituait un nouveau défi dans un établissement en transition, où il fallait tout repenser, sur un territoire avec une forte précarité. Il y avait une volonté forte de créer une autre image pour ne plus le réduire à « l’hôpital des pauvres », à travers des projets très concrets : ouverture d’un centre de FIV, création d’une unité de prise en charge du cancer du sein, refonte du service de planning familial, etc. C’est aussi à cette époque que je me suis intéressée, plus en profondeur, à la médecine de la violence qui est malheureusement un sujet inévitable dès que l’on s’occupe des femmes. J’ai un peu mixé toutes ces thématiques en décidant de les réunir dans un même lieu.

Comment l’avez-vous construite ?

Nous avons cherché des financements privés. La Fondation Kering a été la première à nous soutenir, suivie par de nombreuses autres entreprises, grâce à une forte médiatisation autour du projet. Nous avons pu construire notre première maison comme on l’imaginait, sur le fond et sur la forme  : un lieu chaleureux, pluridisciplinaire, ouvert sur l’hôpital et physiquement indépendant pour garantir un accueil à la fois direct et discret. Tout le monde s’est beaucoup investi dans la réalisation. Je pense notamment au cabinet d’architecte (JAHEL) qui a produit de nombreuses propositions très créatives ; nous avons finalement privilégié une forme de grande maison, contemporaine, fonctionnelle et colorée.

Que proposez-vous à l’intérieur ?

C’est un lieu de soins innovant, conçu autour d’une logique transversale pour la prise en charge des femmes. Nous avons trois unités  : le planning familial ; l’excision avec un pôle d’expertise renforcé qui va du suivi psychologique à la chirurgie du clitoris au sein de l’hôpital ; les violences faites aux femmes, sexuelles et/ou intra-familiales.

Concrètement, la Maison permet d’accueillir les femmes, d’évaluer leur santé physique et psychique, de produire des certificats médicaux, d’offrir des services ou des conseils sur le plan administratif et judiciaire. Une fois par semaine, par exemple, un policier est présent, détaché des commissariats de Saint-Denis, pour recueillir les plaintes sur place. Par ailleurs, nous proposons un ensemble d’activités et d’animations pour accompagner la prise en charge dans toutes ses dimensions  : groupes de parole, art-thérapie, ateliers sur l’estime de soi, potager collectif, activités – psychocorporelles (kiné, psychomotricité, danse orientale, karaté, etc.)

Comment tout cela est-il financé  ?

Pour faire simple, l’association a une convention avec l’hôpital : elle lève des fonds et lui salarie le personnel médical (45 professionnels à temps plein ou temps partiel). Les activités sont animées par une quinzaine de bénévoles que nous pouvons accompagner dans la recherche de subventions. Les avocats sont aussi bénévoles pour l’accueil et le conseil des patients ; dans certains cas, ils peuvent solliciter une aide juridictionnelle, s’il y a lieu d’aller plus loin, afin de les représenter devant la justice.

Quel est le bilan et quels sont les projets ?

Tout n’a pas été simple, loin de là, mais les résultats sont très positifs. Les patientes sont au rendez-vous et, dès la première année, la Maison s’est révélée trop petite. Nous avons obtenu de nouveaux financements qui nous ont permis de l’agrandir, tout en renforçant l’équipe de soignants. La médiatisation a entraîné de nombreuses sollicitations de France et de l’étranger pour pouvoir dupliquer le concept. Ici comme ailleurs, il faut continuer à construire et pérenniser au quotidien, comme un gros Lego auquel on ajoute des briques dès que nous avons de nouvelles idées ou que l’on nous propose des choses sympas…

Pour en savoir plus sur l’association La maison des Femmes : cliquez ici

Le Fonds D’intervention 2022


Le Fonds d’intervention constitue un élément essentiel
de la vision et de l’engagement associatif de l’APPA


Notre Association a toujours fait preuve d’une grande solidarité envers ses adhérents et leurs familles. C’est à ce titre que depuis sa création, elle alloue une somme importante prise sur ses fonds associatifs afin d’apporter un soutien financier à ses adhérents.

Le fonds d’intervention APPA s’adresse prioritairement aux adhérents victimes d’accidents de la vie, de handicap ou de bouleversements familiaux difficiles à assumer financièrement.

Ce fonds solidaire peut également intervenir pour des frais importants peu ou pas pris en charge par la Sécurité sociale ou le contrat.

Cette aide est totalement indépendante des contrats prévoyance-santé et peut s’y ajouter.

Chaque situation est examinée individuellement et anonymement par la commission d’attribution, composée de membres du Conseil d’Administration.


LE FONDS D’INTERVENTION EN CHIFFRES :

Revalorisation des émoluments hospitaliers au 1er juillet 2023, l’APPA vous dit tout !


Un certain nombre d’arrêtés ont été publiés au Journal Officiel récemment confirmant la revalorisation annoncée de 1,5 % des émoluments, des rémunérations ou indemnités.


VOUS TROUVEREZ CI-DESSOUS LES DOCUMENTS OFFICIELS ISSUS DU JOFR :

  • Arrêté du 29 juin 2023 relatif à l’indemnisation de la permanence et de la continuité des soins des personnels médicaux, odontologiques et pharmaceutiques dans les établissements publics de santé et dans les établissements publics d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, des étudiants de troisième cycle et des étudiants de deuxième cycle en médecine.

ET POUR CEUX QUI EXERCENT UNE ACTIVITÉ DE BI-APPARTENANT, VOICI LES ARRÊTÉS SUR LA PART DE RÉMUNÉRATION UNIVERSITAIRE :

  • Arrêté du 26 juin 2023 modifiant l’arrêté du 13 décembre 2021 relatif à la rémunération universitaire de certains membres du personnel des centres hospitaliers et universitaires (PHU + CCA et AHU).
  • Décret n° 2023-519 du 28 juin 2023 portant majoration de la rémunération des personnels civils et militaires de l’Etat, des personnels des collectivités territoriales et des établissements publics d’hospitalisation.

BON À SAVOIR

Vous souhaitez connaître en détail votre statut hospitalier, cliquez sur ce lien.

Outre-mer : harmonisation de l’indemnité de majoration spéciale à 40 % pour les personnels médicaux hospitaliers


Le décret 2023-242 du 31 mars 2023 harmonise à 40 % l’indemnité de majoration spéciale dite aussi « vie chère » pour les personnels hospitaliers médicaux, pharmaceutiques, odontologiques et toutes les collectivités territoriales d’outre-mer.


  • L’indemnité spéciale dite « vie chère » était jusqu’à présent de :

    ✓ 20 % de l’émolument hospitalier de base (échelon) en Guadeloupe, Martinique, Saint Barthélémy et Saint Martin
    40 % de l’émolument hospitalier de base (échelon) en Guyane, La Réunion, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon

  • Depuis le 1er avril 2023, cette indemnité « vie chère » est harmonisée à 40 % des émoluments hospitaliers de base dans toutes les collectivités territoriales d’outre-mer. Il n’y a donc plus de distinction 20 % ou 40 %.

Qui est concerné ?

  • Pour ceux qui en bénéficiaient déjà, c’est-à-dire les Praticiens hospitaliers, les Assistants des Hôpitaux et les Internes, cette indemnité passe à 40 % au lieu de 20 %.
  • L’indemnité est désormais élargie à 40 % des émoluments de base pour les statuts suivants :
    Praticiens Contractuels
    Praticiens Associés
    Docteurs Junior
    PU-PH / MCU-PH / PHU / Chefs de Clinique et Assistants Hospitaliers Universitaires

ATTENTION

L’indemnité « vie chère » n’est pas soumise à cotisation au régime de retraite complémentaire !

Spécificité pour les Praticiens Contractuels

Seule la part fixe de leur rémunération peut être majorée de 40 % (1° de l’article R6152-355), c’est-à-dire hors part variable (subordonnée à la réalisation des engagements et des objectifs prévus au contrat).

De plus, un arrêté fixe également le montant du plafond des émoluments bruts annuels en incluant la part variable à 147 174,46 €. Ce plafond n’est applicable qu’aux praticiens contractuels recrutés en outre-mer.

Que prévoit le statut en cas d’arrêt de travail ?

En cas de congé de maladie, longue maladie, longue durée, l’indemnité « vie chère » suit le même niveau de maintien que celui lié au traitement de base (l’échelon hospitalier).

Exemple pour un PH temps plein en congé de maladie ordinaire :

  • Maintien à hauteur de 100 % pendant 3 mois ;
  • Puis réduction à hauteur de 50 % les 9 mois suivants ;
  • Plus rien au-delà.

A titre indicatif, en arrêt de travail pendant 1 an, un PH temps plein échelon 8, ne percevant que ses émoluments et l’indemnité « vie chère », subira une perte globale de son revenu de 39 803 € (28 431 € au titre du traitement de base et 11 372 € au titre de l’indemnité « vie chère »).

L’info contrat APPA :

Le contrat de prévoyance mis en place par l’APPA couvre les émoluments hospitaliers à hauteur de 100%, ainsi que les revenus complémentaires selon le forfait souscrit et à minima à hauteur de 6 000 € net annuel.

L’indemnité de majoration spéciale, dite aussi indemnité de vie chère, comme toutes les primes ou indemnités, sera prise en charge au titre des revenus complémentaires à souscrire.

Cette indemnité représentant près de la moitié des revenus et suivant l’évolution de carrière, il est de fait très important de veiller à actualiser le forfait souscrit au titre des revenus complémentaires dans votre contrat de prévoyance APPA afin de vous prémunir d’une perte de rémunération importante en cas d’arrêt de travail ou d’invalidité.

Pour rappel, vous pouvez couvrir l’ensemble de vos revenus complémentaires de 6 000 € à 60 000 € nets annuels.

Les équipes BESSE, gestionnaire des contrats APPA, sont à votre disposition pour vous accompagner et vous apporter le bon conseil en fonction des besoins spécifiques de chacun.

N’hésitez pas à les contacter !

gestion.appa@besse.fr / 09 69 36 37 10

Top