Interview du Dr Mickael Worms-Ehrminger


Enseignant, chercheur et auteur, Dr. Mickael Worms-Ehrminger se distingue par ses engagements pour la sensibilisation autour des questions de santé mentale et des troubles psychiques. Créateur du Podcast « Les Maux Bleus », il s’efforce de briser les tabous entourant ces sujets.


« J’ai le sentiment que la souffrance psychique trouve sa place de plus en plus fréquemment dans les consultations d’autres spécialités. »

Dr Mickael Worms-Ehrminger

Je suis le Dr. Mickael Worms-Ehrminger, enseignant et chercheur en santé publique et recherche clinique avec un fort accent sur les questions de psychiatrie. J’ai en parallèle une activité de vulgarisation autour des troubles psychiques, notamment par le biais d’un podcast, « Les Maux Bleus« .

Mon histoire personnelle a fait que j’ai été sensibilisé très tôt aux enjeux psychiatriques. J’ai fini par m’y intéresser à un point que j’ai décidé d’en faire mon activité quotidienne. En m’engageant dans la recherche et la vulgarisation, j’essaie d’avoir un impact positif auprès de divers publics, en apportant mon regard hybride, professionnel et expérientiel.

La communauté médicale est diverse, à l’instar des pratiques et des approches. Les psychiatres y sont forcément sensibilisés par leur spécialité, mais j’ai également le sentiment que la souffrance psychique trouve sa place de plus en plus fréquemment dans les consultations d’autres spécialités. Cela dit, on sait que dans 70% des cas, le premier recours pour faire face à une dégradation de sa santé mentale reste le médecin généraliste. Or, on sait également que le temps des médecins généralistes est rare et précieux au vu des besoins des populations et des problèmes de démographie médicale. Par conséquence, le temps long nécessaire à la prise en charge des troubles psychiques peut être très difficile à dégager dans ce cadre. Mais on sent un mouvement allant dans le bon sens, même si le passage à l’action peut être freiné par de nombreuses barrières.

« La perte de sens, le sentiment d’impuissance, l’épuisement sont des réalités de nombreux hospitaliers. »

Dr Mickael Worms-Ehrminger

Premièrement, permettre aux personnels soignants hospitaliers de faire leur travail dignement est un prérequis indispensable ! La perte de sens, le sentiment d’impuissance, l’épuisement sont des réalités de nombreux hospitaliers. Il me semble difficile dans ce cadre de mettre en place des interventions spécifiques à l’hôpital, en ce qu’elles concernent toutes les professions du corps soignant — et au-delà. Il faut également que ces interventions soient acceptables et faisables, sans être contraignantes ou ennuyeuses. Avec notre podcast « Les Maux Bleus« , nous avons un large public de professionnels. Nous sommes actuellement en train d’évaluer l’impact que l’écoute des « Maux Bleus » a en termes de représentations et de pratiques, et les premiers résultats sont très encourageants. Par exemple, plus de 80% des professionnels ayant répondu rapportent avoir changé leurs pratiques, développé leur empathie, ou encore avoir appris de nouveaux éléments de compréhension des troubles psychiques et des patients. Il existe une littérature scientifique encore balbutiante mais émergente sur l’intérêt d’utiliser les nouveaux supports média pour faire entrer ces sujets dans le quotidien de manière non contraignante et flexible ; les podcasts, par exemple, semblent être un medium acceptable et accepté.

Ayant toujours été sensibilisé à ce sujet par mon parcours et mon histoire personnelle, je n’ai pas spécialement modifié la perception de ma santé mentale. Ceci dit, travailler sur ce sujet au quotidien m’a beaucoup aidé à réfléchir à l’expérience de la maladie, à la souffrance, aux relations soignant-soigné, entre autres. Je développe donc plutôt une nouvelle philosophie de la santé mentale en me nourrissant d’auteurs tels que Claire Marin, Frédéric Worms, Paul Ricoeur…
J’ai également pu prendre conscience de l’ubiquité de la souffrance psychique dans les milieux scientifiques et médicaux. Les conditions de travail dans de nombreux hôpitaux ou institutions de recherche provoquent beaucoup de souffrance dont tout le monde se passerait. Malheureusement, cela contribue aussi à la perte d’attractivité des carrières hospitalières et universitaires, amplifiant le manque de personnel et accroissant de ce fait la charge pesant sur celles et ceux qui restent. Le problème est systémique…

« J’ai également pu prendre conscience de l’ubiquité de la souffrance psychique dans les milieux scientifiques et médicaux. Les conditions de travail dans de nombreux hôpitaux ou institutions de recherche provoquent beaucoup de souffrance dont tout le monde se passerait. »

Dr Mickael Worms-Ehrminger

Pour écouter « Les Maux Bleus« , c’est ici

Retrouvez cette interview et de nombreuses autres ressources en lien avec la souffrance au travail sur votre plateforme Coup de blouse.

Portrait de Danièle Goumard, Trésorière de l’APPA


Régulièrement, nous vous présentons les portraits de celles et ceux qui représentent et administrent, de façon bénévole votre association APPA. Ce mois-ci, à l’honneur, une femme passionnée et engagée, administratrice et trésorière de l’Association depuis 2009.


« J’ai été attirée par le projet de l’APPA, dont je suis adhérente depuis près de 30 ans (septembre 1995), pour ses valeurs nobles de solidarité et d’humanité qui vont dans le sens de l’intérêt général, le tout dans un esprit familial et résolument collectif »

Danièle Goumard

Dr. Danièle Goumard a démarré sa carrière d’anesthésiste-réanimatrice au centre hospitalier de Gisors (Eure) après ses études de médecine à Nancy. Elle y a gravi progressivement les échelons jusqu’à devenir cheffe de service, tout en assumant le goût de l’agenda bien rempli : création du SMUR local, encadrement des internes, publications scientifiques, cours de secourisme, enseignement à l’école d’infirmières de l’hôpital, etc.

En 1987, à la faveur d’une mutation liée à son statut de praticien, elle retrouve sa terre d’origine – ou plutôt son océan, sur le rivage de La Rochelle. Pendant plus de deux décennies, elle poursuit sa carrière passionnée au cœur de l’hôpital, en participant également à la formation des nouvelles générations et à de nombreuses activités associatives, locales ou nationales, au service de sa spécialité ; elle a notamment été membre titulaire de la SFAR – Société française d’anesthésie et de réanimation et du CFAR – Collège Français des Anesthésistes-Réanimateurs, dès sa création, où elle a occupé plusieurs fonctions, entre le bureau du Collège et sa commission pionnière dédiée à la Santé du Médecin Anesthésiste Réanimateur au Travail (SMART). Elle intervient en parallèle sur des missions d’expertise pour le compte de différentes institutions, comme l’ARS, la région Poitou-Charentes ou le Ministère de la Santé sur le thème de la périnatalité.

Aujourd’hui retraitée, Danièle Goumard continue de naviguer entre plusieurs de ses engagements, notamment pour l’APPA et le temps familial qui se partage, comme elle, entre La Rochelle et l’Île de Ré. Elle incarne une force tranquille qui conjugue l’énergie du mouvement et la douceur du yoga, un pied marin bien ancré et de nouveaux océans à explorer, dans la foulée de ses voyages passionnants en Antarctique ou dans les Îles Marquises…

Retour sur nos améliorés dans les Hôpitaux de l’Assistance Publique de Paris


Qu’est-ce qu’un « Amélioré » ? Il s’agit de rencontres conviviales pour sensibiliser les Internes et Praticiens hospitaliers sur les carences des statuts en cas d’arrêt de travail, d’invalidité ou de décès et de présenter les solutions mises en place par l’APPA.


Le 7 mars dernier, l’APPA a sollicité son partenaire et courtier Bessé pour animer un Amélioré au sein de la salle de garde du Centre Hospitalier de Tenon, avec l’aide précieuse du Docteur Ibtissam AIT AZZI.

Des améliorés ont également été organisés dans les centres hospitaliers de Saint-Antoine et de Saint-Louis, un autre est en cours de préparation à l’hôpital Robert Debré.

Ces rencontres, agrémentées d’un repas ou d’un café (très) gourmand, permettent d’engager des discussions mais aussi de venir à la rencontre de nos adhérents. Au cours de ces échanges, les équipes Bessé vous conseillent sur des solutions visant à protéger vos revenus en cas d’aléas de la vie et à assurer la sécurité financière de vos proches en cas de décès.

Nous profitons également de ce moment pour mettre en avant Coup de blouse, la première plateforme d’informations dédiée à la souffrance au travail à l’hôpital créée à l’initiative de l’APPA. De nombreuses ressources y sont répertoriées afin d’apprendre davantage sur les risques psychosociaux, le tout est en accès illimité et gratuit !

En plus des échanges, l’APPA et les équipes Bessé mettent en place, lors de chaque Amélioré, un jeu concours qui permet aux internes et aux praticiens hospitaliers de remporter une carte cadeau d’une valeur de 100 euros !

Comment organiser un Amélioré ?

Pour organiser un événement dans vos salles de gardes ou services, nous vous invitons à nous envoyer votre demande sur l’adresse email appa@besse.fr.

Authentification biométrique sur l’appli Compte Ameli : plus simple et plus sécurisée !


L’application Ameli a augmenté sa sécurité avec l’identification biométrique, pour une meilleure protection de vos données.


L’application Ameli propose une alternative plus rapide et tout aussi sécurisée : l’authentification biométrique. Cette technologie utilise votre empreinte digitale ou votre visage pour vous identifier en quelques secondes, sans saisie de code supplémentaire.

1- Téléchargez l’application Compte Ameli sur l’App Store d’Apple pour iPhone ou sur Google Play pour Android.

2- Connectez-vous à votre compte avec vos identifiants habituels.

3- Appuyez sur le menu en haut à gauche (3 barres horizontales).

4- Sélectionnez « Paramètres » en bas de l’écran.

5- Activez l’authentification biométrique en appuyant sur « Oui » et suivez les instructions.

Cette méthode assure une sécurité renforcée tout en simplifiant l’accès à vos informations.

Vous n’avez pas de compte Ameli ? Cliquez sur l’article ci-dessous pour découvrir toutes les étapes pour créer votre compte.

Mon contrat APPA prévoit une garantie assistance et je dois partir à l’étranger. Comment puis-je obtenir une attestation d’assistance ?


Si vous partez en déplacement professionnel ou privé ou bien encore si l’un de vos enfants part en vacances ou part étudier à l’étranger, vous pouvez obtenir une attestation d’assistance.


Votre demande doit être adressée impérativement à Europ-Assistance par mail à l’adresse suivante : serviceplus@europ-assistance.fr.

Afin d’être identifié rapidement par leurs services, vous devez mettre en objet du mail : « demande d’attestation d’assurance pour voyage à l’étranger ».

Les informations qui seront nécessaires à Europ-Assistance sont les suivantes :

• Numéro d’adhérent APPA (il figure au dos de votre carte de tiers-payant Mercer)
• Nom et Prénom du ou des bénéficiaires
• Adresse Postale
• Numéro de téléphone
• Mail
• Destination finale
• Dates de séjour
• Motif du déplacement (privé ou professionnel)
• Langue (français ou anglais)

Médecins hospitalo-universitaires : les contrats APPA s’adaptent à votre statut


Le contrat prévoyance de l’APPA s’adapte à vos spécificités et vous protège sur l’ensemble de vos revenus.


Les personnels enseignants et hospitaliers universitaires des centres hospitaliers bénéficient d’une double rémunération :

Un traitement universitaire fixé en fonction du grade et de l’échelon que le praticien a atteint dans sa carrière universitaire et des primes universitaires fixées selon les modalités définies par décret.

Il s’agit en effet d’un statut mixte entre celui de professeur des universités (PU) du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et celui de praticien hospitalier (PH) des établissements publics de santé. Cette spécificité concerne aussi : les maîtres de conférence des universités – praticien hospitalier (MCU-PH), assistants-hospitaliers universitaires (AHU) et les Praticiens hospitalo-universitaires (PHU).

Sans contrat de prévoyance complémentaire, en cas d’arrêt de travail ou d’invalidité, la chute des revenus serait conséquente et réduite de 50 % dès le 3ème mois sur les deux rémunérations. En cas de décès, les garanties accordées par les statuts sont bien trop faibles pour assurer l’avenir de sa famille.

Les contrats APPA intègrent ces spécificités et permettent une prise en charge en cas d’arrêt de travail ou d’invalidité de l’ensemble des revenus. Que ce soit la perte de la rémunération universitaire ou la perte de tout ou d’une partie des émoluments hospitaliers.

Il en va de même en cas de décès : selon la formule choisie, votre famille et votre patrimoine seront protégés. En effet, en plus des capitaux décès pouvant aller jusqu’à 400 % de la rémunération annuelle globale (rémunération universitaire et émoluments hospitaliers), des majorations de capitaux pour enfants à charge et le doublement des capitaux en cas de décès accidentel peuvent être prévus pour assurer une protection optimale.

Pour faciliter les démarches lors de la souscription d’un contrat APPA, une seule cotisation permet d’assurer l’ensemble des garanties Prévoyance et Santé pour couvrir vos deux modes de rémunération (universitaire et hospitalière). Cette cotisation est directement prélevée sur votre salaire hospitalier, grâce aux partenariats établis par l’APPA avec les hôpitaux.
Ainsi, par exemple, cas d’arrêt de travail, le contrat de prévoyance de l’APPA interviendra pour compléter vos pertes de revenus, tant hospitaliers qu’universitaires !

Pour plus d’informations, contactez-nous au 09 69 36 37 10 gestion.appa@besse.fr

¹ Les contrats APPA sont des contrats négociés par l’association APPA, avec BESSE, au profit de ses sociétaires.

Réformes dans le recrutement des praticiens et stagiaires à l’étranger


L’arrêté du 9 février 2024 simplifie le recrutement des stagiaires associés étrangers et décale le calendrier des affectations pour les praticiens à diplôme hors UE (Padhue) ayant réussi les épreuves de vérification des connaissances (EVC).


Ces modifications, temporaires et mises en place par la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) et les Agences Régionales de Santé (ARS), permettent aux praticiens non lauréats de devenir stagiaires associés sans attendre un an après une formation qualifiante en France, facilitant ainsi leur intégration au système de santé français.

Cette mesure est en vigueur du 14 février au 31 décembre 2024.

Concernant l’ajustement du calendrier des EVC : la période d’inscription et de simulation pour les lauréats de la liste principale et complémentaire est fixée du 21 au 27 mars, avec une affectation définitive prévue le 29 mars. Cet ajustement permet aux lauréats de la liste complémentaire de s’inscrire sans attendre la phase d’affectation des lauréats de la liste principale, offrant ainsi une flexibilité dans l’attribution des postes vacants.

Ces mesures visent à répondre aux préoccupations concernant l’avenir des praticiens étrangers en France et s’inscrivent dans le cadre de la loi Valletoux, qui prévoit des autorisations temporaires d’exercice

L’objectif est de maintenir les lauréats des EVC dans leurs fonctions actuelles tout en permettant aux non-lauréats de poursuivre leur activité professionnelle jusqu’à l’application de cette loi. Avec un taux d’admission de 34% pour les EVC 2023, y compris les lauréats de la liste complémentaire, et face à un nombre significatif de participants aux épreuves, l’enjeu est de répondre efficacement aux besoins du système de santé français tout en prenant en compte les préoccupations des praticiens étrangers.

Dans la Fabrique des Soignants


En 2023, un groupe damis, lié de près ou de loin au secteur de la santé, lance La Fabrique des Soignants, un nouveau média issu de la convergence de leurs parcours. Ce projet innovant vise à créer des espaces de dialogue intergénérationnels et interprofessionnels sur le soin et le système de santé. Au lendemain de la première « Nuit des jeunes en santé », organisée le 28 février et diffusée en live sur sur Twitch, Youtube et LinkedIn Live. Emylie Lentzner et  Kendrys Legenty, cofondateurs de la Fabrique, nous racontent leur projet…


« La Fabrique vise d’abord à créer des espaces de parole intergénérationnels et interprofessionnels, afin de réintroduire du lien entre les soignants, notamment en direction des étudiants souvent exposés à de véritables épisodes de souffrance. »

Emylie Lentzner
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Emylie Lentzner :

Je suis interne de psychiatre à Paris et j’effectue actuellement un stage au sein de la délégation santé mentale du Ministère. L’objectif est de mieux comprendre le fonctionnement des institutions et d’acquérir une vision plus étendue de notre rôle, en tant que soignant, dans cet écosystème. Avec Kendrys, nous avons d’abord crée le média étudiant « Derrière la blouse » avec l’idée d’ouvrir les études de santé sur le monde, et réciproquement. Puis nous avons lancé le podcast « Transmission » pendant le Covid, dans le but de donner la parole à notre génération de jeunes soignants.

Kendrys Legenty :

J’ai entamé des études de médecine, puis j’ai suivi le double cursus médecine/humanité de l’ENS PSL, avant de m’orienter finalement vers un master en cinéma à la Sorbonne. Depuis plusieurs années, j’essaie de tisser des liens entre l’audiovisuel et la santé en participant à la réalisation et à la production de films, fictions et documentaires. En parallèle, j’ai également une expérience personnelle de patient chronique et d’aidant. J’ai donc une vision triple de la santé : celle du professionnel, celle de la personne ayant eu un proche malade et de la personne concernée par la maladie… 

Emylie Lentzner :

La Fabrique des soignants (Fabs), c’est avant tout un projet entre amis. Nous partagions tous un  même sentiment – que nous appelions le « consensus de la morosité », et qui reposait en quelque sorte sur une interrogation très concrète et partagée :  pourquoi étions-nous tous et toutes lassés de l’internat alors que nous venions tout juste de commencer ? Cette réflexion a émergé de la déception, voire de la souffrance, que nous avons tous ressenti durant nos expériences. Nous avons eu cette discussion initiale, un soir de janvier (2023), puis nous avons décidé d’agir en créant La Fabrique et le premier format de grandes émissions sur Twitch. Aujourd’hui, c’est une association reconnue d’Intérêt général qui regroupe une vingtaine d’adhérents bénévoles… 

Dès l’origine de la Fabrique, nous avions deux priorités. La première vise à créer des espaces de parole intergénérationnels et interprofessionnels, afin de réintroduire du lien entre les soignants, notamment en direction des étudiants souvent exposés à de véritables épisodes de souffrance. 

Le deuxième enjeu consister à mener des réflexions collectives et à ouvrir des débats, de façon collective, car derrière le terme « soignant », il y a tout un écosystème d’acteurs : les professionnels de santé, les étudiants, les administrateurs, les chercheurs et bien d’autres. Tous doivent pouvoir se parler, même à une petite échelle, pour faire avancer les choses ! Pour ce faire, nous avons ainsi démarré un cycle d’émissions et d’interviews avec le soutien de plusieurs partenaires. Nous nous situons en effet à l’interface des soignants de terrain, dont nous faisons partie, et des institutions, qui orientent les décisions mais ne savent pas toujours comment procéder… 

Kendrys Legenty :

En termes de production et de réalisation, nous avons toujours eu l’ambition de faire quelque chose de qualitatif et d’abouti, visuellement, pour montrer que l’information et l’échange sur la santé méritent aussi d’être soignés. Cela a bien sûr un coût qui nous a conduit à chercher des partenaires. Différentes typologies d’acteurs nous ont soutenus dès la première saison : l’APHP, la Fédération Hospitalière de France, la Direction Générale de l’Offre des Soins au sein du Ministère de la Santé, le CROUS, plusieurs universités ou des start-ups, etc. Ce sont ces engagements qui nous ont permis de produire 3 émissions et de mettre en avant des profils de soignants inspirants.

Nous suivons la même démarche pour la saison 2, avec plusieurs émissions en projet :

  • « La nuit des jeunes en santé », un live de plus de 2 heures rassemblant des étudiants de toutes les filières pour aborder, ensemble, différentes thématiques au cœur de leur préoccupation : l’orientation, les carrières, l’engagement des soignants, la santé des jeunes
  • Une émission sur les violences sexuelles et sexistes (VSS) en contexte de soin
  • Une émission sur la santé environnementale dans le contexte du « One health » (une seule santé)
  • Une émission abordant la dualité d’être patient et soignant
  • Et, éventuellement, une émission sur la question du handicap et de l’accessibilité à l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.

Nous allons également lancer un format bimensuel d’une heure, intitulé « ApéroTopo ». Cette émission permettra à une personne inspirante de présenter une initiative ou une innovation, suivie d’une discussion avec l’animateur de la Fabrique et le Chat. Enfin nous souhaitons réaliser un format documentaire. Actuellement, nous travaillons sur La Creuse, diagonale des possibles, dans lequel nous évoquons la désertification médicale et les changements démographiques. L’objectif est de montrer la diversité des territoires et les différentes initiatives qui s’y sont engagées pour remédier à la pénurie de l’offre de soins…

Emylie Lentzner :

La souffrance au travail est une réalité complexe, présente à différents niveaux. Il y a un changement générationnel qui concerne l’ensemble de la société et se traduit notamment par la nécessité croissante de donner du sens à son activité et à ses actions, quelles qu’elles soient. Mais dans le monde hospitalier, en particulier, l’évolution des pratiques ne semble pas aller dans la même direction, ce qui peut générer du mal-être voire de la souffrance, en raison du décalage avec ces nouvelles aspirations et préoccupations personnelles : charges administratives de plus en plus lourdes pour les soignants, horaires de travail étendus, pénurie de personnel etc. Les médecins ont aussi du mal à reconnaître et admettre leurs propres vulnérabilités, ce qui crée un défi supplémentaire pour aborder concrètement ces sujets. 

En parallèle, la santé mentale devient un véritable sujet de société, à tous les niveaux, accentué notamment par les conséquences de la crise sanitaire. Cela concerne non seulement les décideurs, mais aussi la population en général, y compris les étudiants en santé et en médecine. Les problèmes sont réels mais la parole, également, se libère, ce qui fait qu’on en parle bien davantage. Les réseaux sociaux jouent un rôle crucial en permettant notamment une circulation plus fluide de ces sujets et la possibilité pour chacun(e) de partager son vécu et ses expériences personnelles…

Pour revoir la « Nuit des jeunes en santé », cliquez sur ce lien.

Focus Statut : Assistants des hôpitaux


ASSISTANTS DES HOPITAUX ET ARRET DE TRAVAIL : L’APPA VOUS DIT TOUT

L’APPA souhaite vous informer/sensibiliser sur les lacunes de vos statuts hospitaliers en matière d’arrêt de travail notamment et sur l’importance de protéger vos revenus (émoluments et revenus complémentaires) pour maintenir votre niveau de vie.

Ce mois-ci nous commençons par les Assistants des Hôpitaux.
Les autres statuts suivront dans les prochaines lettres.

Bonne lecture


Les différents congés de maladie de l’assistant des hôpitaux

L’arrêt de travail peut revêtir différentes formes appréciées selon la nature de la maladie. Il existe donc statutairement plusieurs types de congé maladie :

Ce congé est octroyé lorsque la nature de la maladie ne présente pas de gravité particulière.

Ce congé est octroyé lorsque la maladie présente une gravité particulière qui rend nécessaire un traitement et des soins coûteux et prolongés. Les maladies ouvrant droit au CLM figurent à l’article 1 de l’arrêté du 14 mars 1986 (Liste ici).

Ce congé est octroyé pour l’une des affections relevant des 5 groupes de maladies suivants : tuberculose, maladie mentale, affection cancéreuse, poliomyélite, déficit immunitaire grave et acquis.

La rémunération d’un assistant des hôpitaux

Elle est composée :

  • Des émoluments forfaitaires mensuels
  • Des indemnités de participation à la permanence des soins :
    • Indemnités de sujétion
    • Indemnités forfaitaires pour tout temps de travail additionnel
    • Indemnités correspondant aux astreintes et aux déplacements
  • Des indemnités pour participation aux jurys de concours, à l’enseignement et à la formation
  • Des primes et indemnités visant à développer le travail en réseau
    • PET – Prime d’exercice territorial (activité sur plusieurs établissements)
    • PST – Prime de solidarité territoriale (activité partagée)
  • De l’indemnité d’engagement de service public exclusif – IESPE
  • De la prime d’engagement de carrière hospitalière

Au-delà des émoluments hospitaliers, seules l’indemnité d’Engagement Service Public Exclusif (IESPE) et la Prime d’Exercice Territorial (PET) sont maintenues durant les congés de maladie, longue maladie et longue durée dans la limite de 3 mois ou de 6 mois lorsqu’il s’agit d’un congé pour accident du travail ou maladie professionnelle.

Représentation graphique du maintien des revenus en maladie

Voici le maintien de vos revenus hospitaliers au cours de ces trois types de congés maladie.

Comme vous pouvez le constater, la diminution des revenus est brutale. Seulement 50% de la rémunération dès le 4ème mois d’arrêt de travail.

Mais, c’est sans compter sur le fait que si l’assistant a différents arrêts de travail au cours d’une même période de 12 mois, le maintien des émoluments à 100% ne sera plus appliqué (diminution de la période d’indemnisation à 100% du fait des arrêts de travail au titre de la ou des périodes précédentes).

Pour ce qui est des primes et indemnités, là aussi, seules l’IESPE et la PET sont maintenues durant 3 mois maximum.

Exemple concret de perte de revenus lors d’un congé de maladie

Le maintien des émoluments hospitaliers lors d’un congé de maladie, longue maladie ou longue durée est composé :

  • Des indemnités journalières versées par la Sécurité sociale
  • Du complément de salaire versé par le centre hospitalier employeur.

Dans la majorité des cas, l’établissement hospitalier détient la subrogation de salaire.

C’est-à-dire que pour permettre à votre employeur de vous maintenir votre revenu, c’est lui qui perçoit pour votre compte les indemnités journalières de la Sécurité sociale (IJSS).

Dans les cas où l’employeur n’a pas de subrogation, les IJSS vous sont directement versées et votre employeur procède au complément de salaire pour atteindre le maintien des revenus tel que prévu dans le statut de l’Assistant des Hôpitaux lors des congés de maladie, longue maladie, longue durée.

Dans tous les cas, à réception de votre arrêt de travail, votre Centre hospitalier doit impérativement déclarer cet arrêt et transmettre tous les éléments financiers sur le portail AMELI dédié aux employeurs.

Quelles sont les formalités pour déclarer un arrêt de travail ?

FORMALITÉS VIS-A-VIS DE LA SECURITÉ SOCIALE ET DE L’ÉTABLISSEMENT EMPLOYEUR

Dans un délai de 48h, vous devez transmettre :

  • Les volets 1 et 2 de l’arrêt de travail à la CPAM dont vous dépendez,
  • Le volet 3 au directeur de l’établissement de santé,
  • Et pour le CLM uniquement, vous devez également joindre un certificat médical du médecin traitant ou spécialiste avec pièces justificatives.

Vous devez adresser à votre administration une demande de CLD, accompagnée d’un certificat de votre médecin traitant. Le placement en CLD est soumis à l’avis du comité médical.
Le placement en CLD peut également être octroyé à la fin de la 1ère année de congé de longue maladie.

Nous attirons votre attention sur le fait que ces formalités sont obligatoires auprès de la Sécurité sociale et ce malgré le versement de vos émoluments à 100% par votre établissement en première période d’arrêt.

En effet, la non-déclaration de vos arrêts de travail à la Sécurité sociale peut entraîner à terme des complications financières très importantes pour vous :

  • Le contrat APPA ne pourra pas intervenir pour compléter vos revenus puisque vous devez obligatoirement justifier de percevoir des indemnités journalières de la Sécurité sociale en produisant les décomptes correspondants de cet organisme.
  • Si votre état de santé ne vous permet pas de retravailler et que vous devez être placé en position d’invalidité, la Sécurité sociale n’étant pas informée de vos arrêts de travail durant la période ayant précédé le placement en invalidité, vous ne pourrez pas prétendre au versement d’une pension d’invalidité de cet organisme.

Cette absence de pension d’invalidité entraîne également l’absence de versement complémentaire au titre de votre contrat APPA !

FORMALITÉS VIS-A-VIS DE BESSÉ POUR PERCEVOIR LE MAINTIEN DE VOS REVENUS ASSURÉS AU TITRE DES CONTRATS APPA

Comme pour tout contrat prévoyance et quel que soit le type de congé dans lequel vous êtes placé, certaines formalités indispensables sont à remplir pour ouvrir vos droits à prestations du contrat APPA.

La déclaration comprend plusieurs étapes reprises dans la fiche pratique de déclaration d’arrêt de travail : cliquez sur ce lien pour la consulter.

Première étape : La déclaration de votre arrêt de travail
Tout arrêt de travail doit être déclaré à l’équipe de gestion Bessé : gestion.appa@besse.fr dans les 6 mois (de date à date).

Cette déclaration doit être faite, y compris en cas de maintien du traitement hospitalier à 100% et quel que soit le type du congé : Maladie, Longue Maladie, Longue Durée.

Deuxième étape : La constitution de votre dossier
La fiche pratique de déclaration d’arrêt de travail (voir lien précédemment partagé) vous permettra de connaître les pièces qui devront être envoyées cette fois-ci par voie postale : Bessé Gestion APPA – 135 Boulevard Haussmann – 75008 Paris.

Troisième étape : Décision et versement des prestations
Dès que toutes les pièces demandées sont reçues, une analyse complète du dossier est réalisée par le service médical pour suite à donner.

Les conseils de l’APPA

Forte de ses 43 ans d’expertise et d’accompagnement des professionnels de santé (Internes, praticiens hospitaliers, hospitalo-universitaires et libéraux), voici quelques constats :

  • Nous sommes médecins, pharmaciens mais pas « intouchables » …
  • Nous ne sommes pas fonctionnaires …
  • La maladie ou l’accident ça n’arrive pas qu’aux autres !

Grâce aux contrats élaborés conjointement par votre association APPA et notre courtier BESSE et assurés par GENERALI, vous pouvez bénéficier d’une protection complète. Elle prend le relai de votre statut quand celui-ci ne vous protège plus en maintenant vos émoluments hospitaliers à 100% et vos revenus complémentaires (gardes, astreintes, primes et indemnités) selon les revenus souscrits lors de votre adhésion ou de la modification de vos garanties.

Les contrats APPA vous garantissent le maintien de votre salaire net, tant que vous êtes en arrêt de travail et sans limitation de durée. Nous vous accompagnons jusqu’à la reprise de votre activité hospitalière ou jusqu’à la mise en retraite.

Vous l’aurez bien compris, les émoluments hospitaliers sont pris en charge totalement ou partiellement par votre centre hospitalier employeur et par les contrats APPA lors d’une maladie.

Il n’en est pas de même du tout pour vos revenus complémentaires.

Il est donc primordial de bien assurer l’ensemble de vos revenus car la souscription d’un contrat adapté à votre statut et vos besoins vous permettra de maintenir votre niveau de vie lors d’une maladie ou d’un accident !

Adhérer à l’APPA, c’est l’assurance de bénéficier des contrats prévoyance et santé mis en place spécifiquement pour les praticiens hospitaliers, que vous soyez dans un statut temporaire ou titulaire.

L’équipe de spécialistes Bessé vous renseigne et vous accompagne tout au long de votre carrière.

Contact : 09.69.36.37.10 – gestion.appa@besse.fr

Le site Internet de l’APPA est une mine d’informations notamment sur l’ensemble des statuts hospitaliers. N’hésitez pas à le consulter.

Fonds d’intervention : Histoires de solidarité


A travers son Fonds de Solidarité, l’association a soutenu une famille de praticiens adhérents pour les aider à couvrir les charges importantes liées aux troubles neurologiques de leur petite fille.


Dr. Fabienne Caby

Adhérents de l’APPA depuis une quinzaine d’années, le Pr. Romain Sonneville et le Dr. Fabienne Caby sont praticiens hospitaliers à l’AP-HP en réanimation et en infectiologie. Deux ans après la naissance de leur deuxième enfant, Rafaelle, ils découvrent qu’elle présente des troubles neuro-développementaux associés à des crises d’épilepsie violentes, itératives, nécessitant systématiquement et en urgence une intervention médicale.

« Elle a un profil neuro-atypique, qui a une origine génétique et entraîne, selon les enfants, de l’épilepsie, des troubles neuro-développementaux voire des troubles du spectre autistique. Entre 2 et 4 ans, Rafaelle faisait beaucoup de crises, qui ne s’arrêtaient pas toutes seules. A chaque fois, on devait aller à l’hôpital, aux urgences voire en réanimation : elle a fait une quinzaine de séjours hospitaliers, chacun d’une dizaine de jours, en 1 an…Une présence auprès de Rafaelle, adulte et proche, était évidemment indispensable nuit et jour ».

Le couple de médecins s’organise pour faire face à cette situation quotidienne difficile, tout en continuant à travailler pour des raisons personnelles et financières. Les deux praticiens peuvent notamment compter sur leurs familles, également basées en région parisienne, tout en employant une aide à temps plein (35h par semaine) pour assurer une présence continue à domicile ou à l’hôpital. « Malgré le soutien de l’entourage et nos revenus confortables, ces grosses dépenses devenaient difficiles à assumer et l’un de nos proches nous a conseillé de nous adresser à notre mutuelle. Nous avons donc écrit à l’APPA, sans trop y croire, sachant que nous ne connaissions même pas l’existence du Fonds de Solidarité… ». Quelques temps après, l’association prend contact avec eux pour leur expliquer le dispositif. « Je me souviens avoir été extrêmement émue lors de l’appel, raconte Fabienne, car on avait enfin un écho à notre témoignage, une écoute, au-delà des possibilités d’un soutien matériel… » Une première aide est versée, en 2016, pour soutenir la famille dans l’accompagnement de Rafaelle à la maison et à l’hôpital.

Si le problème d’épilepsie est jugulé au bout de 2 ans, la jeune fille a besoin d’un accompagnement quotidien, notamment à l’école, pour faire face aux conséquences des troubles neuro-developpementaux sur sa motricité ou sa concentration. A la maternelle, le couple bénéficie des dispositifs de l’éducation nationale avec la mise à disposition d’une AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap). Mais cela se complexifie avec l’entrée au primaire. « Rafaelle a intégré une école avec un dispositif ULIS, mais on a rapidement constaté qu’elle avait besoin d’une aide individuelle supplémentaire. On est passé par une association privée spécialisée, ESPAS, qui pouvait nous garantir un soutien continu et un accompagnement personnalisé de qualité, notamment en matière de communication avec la famille ». Les démarches se mettent facilement en place avec l’école, mais les parents sont souvent malmenés par les institutions concernées lors de leurs demandes de financements. « On entendait toujours une petite musique, directe ou indirecte, qui disait en substance que nous avions les moyens, qu’il y avait d’autres situations prioritaires ou que nous ne cochions pas les bonnes cases en ayant sollicité l’association ESPAS … Même si nous sommes privilégiés, cela nous a souvent décontenancé, au-delà de la question des droits de l’enfant, d’autant plus que nous regardions cela avec nos yeux de praticiens : quand nous prenons en charge un patient, nous ne nous posons pas la question de son niveau de salaire … ! »

Le couple recontacte l’APPA en 2023 car les dépenses, induites pas les différentes aides à l’école ou à domicile, sont difficiles à assumer au quotidien. Lors d’un départ en classe verte, en CM1, il doit par exemple prendre en charge une accompagnatrice 24h/24. « A nouveau, l’APPA nous a répondu et c’était juste agréable d’avoir le sentiment que nos demandes étaient en fait légitimes, après tous les messages et retours négatifs reçus des institutions pourtant dédiées à cela. »  Après avoir listé l’ensemble de ses dépenses, la famille reçoit un financement exceptionnel du Fonds, voté en commission.

Rafaelle est aujourd’hui en bonne santé. Elle est toujours suivie régulièrement à l’hôpital Robert Debré et suit un parcours personnalisé et complet de rééducation (ergothérapie, psycho-motricité, orthophonie), pris en charge par un SESSAD*. Elle a même fait ses premiers pas au cinéma en interprétant le rôle de la jeune Tina, auprès de Leila Bekhti, Jasmine Trinca et d’une trentaine d’enfants « en situation de handicap », dans le nouveau film événement sur Maria Montessori : « La Nouvelle Femme » qui est à découvrir en salles à partir du 13 mars…

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*Service dEducation Spécialisée et de Soins à Domicile

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