Rencontre avec le Président de l’AIH
Docteur Junior en hématologie à Nice, Alexandre Iat est également président, depuis septembre dernier de l’AIH (Association des Internes en Hématologie), dont l’APPA est partenaire. Elle accompagne les internes dans leur formation médicale et leur orientation professionnelle, tout en faisant en la promotion de l’hématologie.


Pour en savoir plus sur l’AIH, rendez-vous sur son site internet.
Quel est votre parcours ?
J’ai démarré mes études de médecine en région parisienne avec un profil un peu atypique puisque j’étais autant intéressé par les sciences fondamentales que par la médecine clinique. J’ai ainsi débuté un double cursus, médecine science à l’université Paris Sorbonne, avant d’entreprendre un master 2 en virologie fondamentale et un stage dans l’unité de génomique virale et vaccination de l’Institut Pasteur, à Paris. Puis j’ai repris les études de médecine pour passer les épreuves nationales en 2020. C’était une année particulière, en pleine crise sanitaire, qui ne permettait pas de voyager à l’international mais au cours de laquelle j’ai visité des hôpitaux dans 17 villes de France et j’ai finalement décidé de m’orienter vers l’hématologie au CHU de Nice. Aujourd’hui, je suis dans ma dernière année de formation avec le statut de Docteur junior.
Quelle est l’origine de votre engagement associatif ?
En deuxième année d’internat, j’ai eu l’occasion de participer aux journées de l’AIH rassemblant les internes de la spécialité à l’échelle nationale. Nous avons pu nous rencontrer tout au long du week-end et j’ai trouvé ce moment très sympa, ce qui m’a donné envie de m’investir dans l’association. Je suis tout d’abord devenu référent national avec la mission de coordonner l’ensemble des régions pour informer les internes des évènements de formation et faire remonter les difficultés du terrain. Notre objectif, dans le contexte de la pandémie, était que tous les internes puissent aller en cours et poursuivre leur formation. En 2024, mon engagement s’est progressivement élargi avec la création du journal de l’AIH, une revue scientifique et semestrielle permettant de promouvoir les internes au travers de rédactions portant sur des présentations en congrès, des résultats d’essais cliniques, des revues de la littératures et des interviews d’experts. Les internes de toute la France peuvent y contribuer et, chaque année, nous y présentons trois thèses ayant remporté le prix de l’AIH. La démarche permet de mettre en avant les travaux des internes, leurs rédactions, les spécificités des régions pour construire un journal à l’image de toute la France porté par les internes et soutenu par les séniors en hématologie.
Quelles sont les principales missions de l’AIH ?
L’Association rassemble la plupart des internes d’hématologie et de quelques autres spécialités « proches », comme la biologie médicale ou l’anatomopathologie. Nous regroupons en moyenne 500 adhérents par an. Notre principale mission, c’est que tous les internes puissent avoir accès à des connaissances dans leur spécialité au travers de cours en collaboration avec la Société Française d’Hématologie, de webinaires, de podcasts. Par ailleurs nous souhaitons informer au mieux les internes sur toutes les possibilités de carrière pour que chacun puisse trouver la voie qui lui correspond le mieux. L’AIH a également comme objectif de créer du lien avec d’autres spécialités pour en révéler les complémentarités. Une autre mission importante, à l’image du Journal, c’est la valorisation des internes motivés pour entreprendre des travaux de recherche ou des synthèses médicales. L’enjeu est de les aider à se former, en faisant une mise à jour régulière des connaissances et s’investir progressivement dans les différents domaines de l’hématologie.
Est-ce que l’Association intervient également sur les sujets relatifs à la vie quotidienne des internes ?
L’AIH a des objectifs principalement médicaux et scientifiques et est également axée sur l’orientation médicale professionnelle. Ceci dit, nous sommes évidemment concernés par d’autres sujets dans lesquels nous participons activement comme l’écologie dans la santé, la parité homme-femme dans les postes les plus valorisés, le déroulement de l’internat et la santé mentale. Par exemple, dans le sillage de la société savante en oncologie (SFjRO), on s’intéresse actuellement au ressenti des internes durant l’internat. Nos spécialités ont le point commun d’exposer des jeunes de 24 ou 25 ans à des pathologies graves, des patients atteints de cancer, des familles en souffrance… La SFjRO a lancé une étude sur le sujet, dont le contenu est assez vaste puisqu’il concerne le vécu de l’internat mais aussi d’autres types de difficultés sur le plan technique, relationnel, matériel (accès au logement, moyens financiers, etc.). Plus de 150 oncologues-radiothérapeutes y ont déjà répondu et on s’est approprié leur questionnaire pour le diffuser auprès de nos adhérents. Cela va prendre du temps, pour la collecte et le traitement, mais la démarche débute et elle nous tient à coeur ! Concernant les difficultés au quotidien, l’AIH dispose d’un mail qui permet de communiquer et de chercher des solutions individuelles au travers de notre réseau national. En pratique, les situations de détresse sont assez rares mais elles existent, notamment suite à des situations de transition dans les services ; dans ces cas, on essaie d’identifier les postes disponibles dans les différentes régions de France et qui correspondent au mieux au profil de l’interne. En revanche, pour toutes les questions concernant les droits ou l’exercice du travail, elles ne relèvent pas vraiment des compétences de l’Association : on s’appuie pour cela sur l’ISNI (Intersyndical national des internes) où l’AIH est représentée.
Comment envisagez-vous les partenariats avec d’autres associations, comme l’APPA ?
Il est très important pour nous de créer de nouveaux liens car cela permet déjà de gagner en visibilité et de construire de nouveaux projets. Les partenariats nous permettent de créer du contenu et de faire connaître l’hématologie auprès de la communauté médicale, des patients et même, dans certains cas, en direction du grand public. On peut aussi mettre en avant des internes qui veulent s’investir dans cette démarche et développer de nouveaux supports : webinaires, podcasts, interviews, etc. Grâce à ces partenariats, on créé ainsi de la visibilité et du contenu, ce qui fait vivre, en retour, notre association. Plus le spectre de nos partenaires est large, plus les informations, les connaissances sur l’hématologie peuvent être diffusées plus amplement. C’est l’un des objectifs que nous partageons avec l’APPA.
Rédacteur : Gabriel Viry, Directeur de l’agence KIBLIND.