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Vie de l'association

Visage de l’APPA : Jean-Charles Pascal

Ce mois-ci, nous vous présentons le parcours du Dr Jean-Charles Pascal, psychiatre des hôpitaux retraité, cofondateur et administrateur de l’APPA.

A noter

A l’occasion des 45 ans, l’APPA organise un symposium le vendredi 3 octobre 2025 de 9h à 10h30 au Palais des Congrès à Antibes. En savoir plus

Le Dr Jean-Charles Pascal revient sur son engagement et sur l’histoire de l’Association à l’occasion de son 45ème anniversaire.

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours, professionnel et associatif ?

J’ai passé le concours des médecins des hôpitaux psychiatriques à Paris en 1969, puis j’ai effectué toute ma carrière, en tant que psychiatre, dans deux établissements, durant vingt ans chacun : à l’hôpital interdépartemental de Clermont-de-l’Oise (60) puis au centre hospitalier spécialisé Erasme à Antony (92). Pendant la quasi-totalité de mon exercice, j’ai été chef de service et chef de pôle d’un secteur de psychiatrie des Hauts-de-Seine. Je me suis également engagé, pendant de nombreuses années, en tant que président des commissions médicales de ces deux établissements. En parallèle, j’ai participé à la création de la Société de l’information psychiatrique (SIP), dont je suis actuellement président d’honneur et je suis conseiller de rédaction pour la revue éponyme. En plus de ces activités strictement cliniques, j’ai poursuis une activité d’expert psychiatre et je suis honoraire dans cette fonction auprès de la Cour d’appel de Versailles.

Pouvez-vous nous raconter la genèse de l’APPA ?

A l’instar de la SIP, l’origine de l’APPA vient du Syndicat des psychiatres des hôpitaux qui était très préoccupé par la précarité du statut des médecins hospitaliers. J’étais assez loin, à l’époque, de ce type de préoccupations, mais un jour, dans le cadre des fonctions que j’occupais alors dans la revue l’Information Psychiatrique, j’ai reçu une lettre d’un jeune collègue qui, confronté à une maladie invalidante, me demandait s’il pouvait bénéficier d’un abonnement gratuit…

Je n’avais jamais imaginé qu’un médecin hospitalier, victime d’une maladie, puisse se retrouver ainsi démuni !

Cela a été une vraie prise de conscience qui m’a incité à me renseigner et à découvrir que notre couverture sociale était effectivement catastrophique.

Ainsi, sous la houlette éclairée de Pierre Pennec et avec l’aide d’un autre confrère et lui aussi ami, Alain Plantade, nous avons, conseillés par notre premier courtier Jean-Marie Dessane, créé l’APPA avec l’objectif de mettre en place des contrats de prévoyance et de complément de prise en charge susceptibles de répondre aux besoins des praticiens. Je me suis d’abord occupé de la rédaction des statuts puis j’en suis devenu le premier secrétaire général avant d’en occuper la présidence de 2009 à 2018. Cette nouvelle aventure a été un moment très important de ma vie et j’y ai appris beaucoup de choses en plus des forts liens d’amitiés qui se sont noués autour du projet…

Comment avez-vous développé l’Association tout en conservant ses fondamentaux ?

A l’origine, l’APPA s’adressait uniquement aux psychiatres à travers des contrats dédiés, élaborés par un courtier en assurances. Étant donné que les garanties étaient de très bonne qualité et que de nombreux psychiatres exerçaient dans des hôpitaux généralistes, de nombreux collègues d’autres spécialités ont commencé à s’y intéresser. En 1983, le contrat leur a été ouvert et l’APPA est ainsi passée d’une association de psychiatres à une association hospitalière, représentant progressivement l’ensemble des spécialités médicales. Aujourd’hui, les psychiatres ne représentent plus que 20% des adhérents, devant la médecine générale, les pharmaciens et les pharmaciens, les anesthésistes et les autres disciplines. Nous nous sommes également ouverts, depuis plusieurs années, aux médecins libéraux et aux internes, en diversifiant sans cesse les contrats afin de répondre au mieux aux besoins de chacun, avec un axe fort en direction des plus jeunes. L’APPA s’appuie sur une philosophie mutualiste et ne calcule pas les cotisations en fonction de l’âge mais à partir des revenus de chacun…

Par ailleurs, l’APPA a toujours défendu son modèle original d’une structure associative non lucrative, administrée par des praticiens bénévoles, avec trois grands partenaires : un courtier (Bessé), un assureur (Generali) et un gestionnaire (Mercer). Après 45 ans d’exercice, l’Association est toujours parvenue à rester une entité indépendante et maîtresse de ses choix, notamment grâce à la relation profonde et constructive avec le courtier, qui a toujours respecté nos décisions.

Quels sont ses défis aujourd’hui ?

L’objectif principal, c’est évidemment de pérenniser le projet ainsi que les valeurs de l’Association, en sensibilisant notamment les jeunes confrères pour renouveler notre effectif voire participer à l’administration de l’APPA. Il paraît plus difficile aujourd’hui de mobiliser des praticiens en activité vers un engagement bénévole ; cela ne signifie qu’ils ne sont pas capables d’altruisme, mais c’est peut être moins dans l’air du temps avec, sans doute, une sorte de repli sur des objectifs plus personnels et plus de contraintes professionnelles. Le nouveau conseil d’administration, présidé par le Dr Marc Bétrémieux, est très mobilisé sur cette question et réfléchit aux meilleurs moyens d’assurer cette relève générationnelle nécessaire. On rêve tous qu’à terme et de façon symbolique, la gouvernance ait la même moyenne d’âge que les adhérents…

De quoi êtes-vous le plus fier, personnellement, dans cette grande aventure ?

Au-delà du climat très amical et confraternel que nous avons réussi à préserver, depuis 45 ans, au sein de l’Association, le Fonds d’intervention que nous avons mis en place reste un motif de très grande satisfaction.

C’est un dispositif original qui symbolise bien les valeurs de l’APPA avec la prise en charge de frais de soins, d’assistance, d’aménagements spécifiques, consécutifs à des accidents de la vie rencontrés par les adhérents exposés à des difficultés financières (situations de handicap, problèmes familiaux, etc.). C’est un point très important du projet auquel je suis fier d’avoir participé et contribué à développer.

De façon plus générale, l’APPA a toujours représenté une expérience personnelle très forte, dans laquelle j’ai pu rencontrer de nombreux collègues devenus des amis ; toutes et tous sont remarquables pour leurs qualités et leur disponibilité, au service de l’intérêt général et dans un cadre bénévole, ce qui donne toujours de l’énergie et de l’espoir dans ce que l’on peut attendre des autres…

Rédacteur : Gabriel Viry, Directeur de l’agence KIBLIND.